DRM or not DRM ,

14/6/13

 

Si avant d'entreprendre la rédaction de cet article, pour moi la réponse semblait évidente : les DRM étaient indispensables pour la sauvegarde des droits d'auteurs. Après mon expérience en tant qu'éditeur et lecteur numérique, aujourd'hui, je dirais plutôt : that is the question !

D'abord qu'est-ce qu'un DRM ?

Ce sont des initiales qui veulent dire "Digital Rights Managment" et qui devient, dans la langue de Molière, la Gestion Numérique des Droits d'Auteurs.

A première vue, ces DRM devraient satisfaire tout les acteurs du livre, puisqu'ils permettent de garantir les droits d'auteurs tout en permettant la lecture des œuvres ( raison de mon approbation...).

Ces DRM vont simplement limiter le nombre de supports sur lesquels on peut lire un ouvrage téléchargé ou bien limiter la zone géographique de lecture ( ce qui est le cas pour les DVD).

Mais, en pratique, tout ceci peut vite devenir limitatif.

On peut prendre pour exemple une famille dite "classique" de deux adultes et deux enfants, possédant au moins 1 appareil de lecture chacun et probablement un ordinateur familiale en plus, l'échange de fichiers peut vite être compliqué ! Et nous n'envisagerons même pas un partage avec des amis ou des collatéraux !! Or la loi, elle même, prévoit la copie privée...

L'auteur ou l'éditeur y a t -il intérêt ?

Absolument pas ! A quoi sert un livre si on le prive de la notion de partage ? Le bouche à oreilles n'est-il pas l'une des meilleures techniques de vente ?

De plus, mon expérience de lecteur numérique a encore renforcé ma conviction. Car, il est déjà assez compliqué de changer ses habitudes de lecture et de passer à la tablette, sans être en plus, obligé de devenir un spécialiste du numérique. Kindle ? Kobo ? Ipad ? Androïd ? Tout n'est pas compatible ? Si je me réfère à mon expérience, je n'ai même pas choisi la tablette, c'était un cadeau ! D'abord ravie, je me suis ensuite perdue dans les méandres des différentes offres, jamais compatibles avec la tablette offerte. ...Oui ! bien sûr me direz-vous, il faut vivre avec son temps, mais tout le monde n'est pas né avec un smartphone à la main !

Néanmoins, cette expérience m'a permis de comprendre la galère que rencontrait mes lecteurs lorsqu'ils voulaient télécharger un livre.

Plusieurs fois alertée sur cette difficulté par des lecteurs ou ma plateforme de distribution numérique, en première ligne des réclamations, j'ai compris que trop de protection tue la protection...

Les DRM n'empêche nullement les pirates de détourner la loi . Faites-en l'expérience par vous-même, allez sur internet et tapez juste "DRM" : des pages de tutos dans toutes les langues vous expliquant comment s'en débarrasser... mais ils dégoutent le consommateur honnête de télécharger quoique ce soit.

Il ne s'agit en aucun cas de protection des droits immateriels des auteurs ou de l'édition, mais plutôt de la mise en place d'une politique commerciale. Les gens sont pris au piège, pieds et poings liés, obligés de rester dans le giron de l'offre commerciale proposée, sans même la garantie de sa pérénité dans le temps. Face aux réclamations croissantes des consommateurs, les plateformes rétorquent souvent que ce sont les éditeurs qui imposent les DRM ....S'il n'y avait que nous, il n'y en aurait pas..."

Et bien, voyons ! Quel est le but d'un éditeur et à fortiori d'un auteur ? D'obliger son lecteur à prendre son livre chez Amazon ou Fnac ?

La plupart d'entre nous propose leurs livres chez tous ces distributeurs. Avons-nous intérêt à ce que l'un d'entre eux obtienne un monopole ? Qu'il puisse ensuite dicter ses lois, obtenir la suppression du prix unique du livre sans que nous puissions réagir ?

Avant toute chose, le but d'un éditeur ou d'un auteur, c'est d'être lu, d'avoir le lectorat le plus large possible et ce, dans les meilleures conditions possible pour toute la chaîne du livre.

C'est pourquoi, j'ai décidé de laisser tomber les DRM et de les remplacer par le tatouage numérique ou watermark. Grâce à eux, il n'y a plus de limitations techniques pour le lecteurs.

Par contre, ils enregistrent les coordonnées de l'acheteur sur le fichier et en assure ainsi sa traçabilité. C'est le choix que font de plus en plus de petits éditeurs, mais sachez que malgré tout, il ne nous appartient pas de faire tomber ceux imposés par Amazon et autres comparses... et là, je pense qu'il va y avoir des surprises !

Lecteurs, je vous rends votre liberté !

 

 

 

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